Capsulite rétractile
Définition, prévalence, causes, symptômes et traitements possibles
Définition de la capsulite rétractile
La capsulite rétractile, également connue sous le nom d’épaule gelée, est une affection qui touche l’articulation de l’épaule et se caractérise par une douleur et une raideur. C’est est une maladie spontanément résolutive qui a tendance à s’améliorer avec le temps.
Prévalence
Elle est deux fois plus fréquente chez les femmes et affecte le plus souvent les personnes âgées de 40 à 60 ans, mais peut survenir à tout âge. Sa prévalence est estimée à entre 2 et 5 % de la population générale. Bien que la condition puisse survenir dans les deux épaules, elle est généralement unilatérale et affecte plus souvent le bras non dominant.
Causes et symptômes
La capsulite rétractile est une affection inflammatoire et fibrosante de l’articulation gléno-humérale qui se caractérise par :
- Une douleur persistante (souvent insomniante),
- Une raideur progressive de l’épaule,
- Une perte importante de mobilité active et passive,
- Une régression lente et spontanée, souvent sur 12 à 36 mois si non traitée.
Dans environ 80 % des cas, la cause est inconnue (forme idiopathique).
La capsule articulaire (membrane entourant l’articulation gléno-humérale) devient progressivement :
- Épaissie,
- Inflammatoire,
- Puis fibrosée (perte d’élasticité),
ce qui rétracte l’articulation et limite son amplitude.
C’est une affection intrinsèquement capsulaire, sans lésion de la coiffe des rotateurs ni arthrose associée.
Facteurs de risque
Facteurs généraux :
- Diabète (type 1 ou 2) : très fortement associé.
- Maladies thyroïdiennes (hypo ou hyper)
- Troubles hormonaux, par ex. ménopause.
- Maladies auto-immunes ou inflammatoires
Facteurs secondaires :
- Immobilisation prolongée (ex. après fracture, chirurgie, AVC)
- Traumatismes ou microtraumatismes
Évolutions en 3 phases typiques
1 – Phase douloureuse (« inflammatoire ») – 1 à 3 mois :
- Douleurs spontanées intenses, surtout nocturnes.
- Légère perte de mobilité.
- Mauvaise réponse aux antalgiques classiques.
2 – Phase de raideur (« adhésive ») – 4 à 12 mois :
- Douleur s’atténue lentement.
- Raideur très marquée (rotations, abduction).
- Gêne fonctionnelle sévère (habillage, coiffage, sport).
3 – Phase de récupération (« résolutive ») – 12 à 36 mois :
- Mobilité revient progressivement, parfois incomplètement.
- La douleur disparaît.
- Peut laisser une séquelle modérée (raideur résiduelle).
Traitements possibles
Diagnostic clinique
- Examen clinique : perte des mouvements passifs et actifs (en particulier la rotation externe).
- Aucune laxité, pas de luxation.
- Test de Gerber, appui main-dos souvent limités.
- Mobilité bloquée dans toutes les directions (à différencier d’une tendinopathie ou rupture de coiffe où certains mouvements sont préservés).
1° – Phase initiale (douleur)
- Antalgiques, AINS
- Infiltrations intra-articulaires de corticoïdes
- Repos relatif (éviter les gestes aggravants)
2° – Phase de raideur
- Physiothérapie douce prolongée (mobilisation passive, pendulaire, physiothérapie)
- Travail quotidien de la mobilité
3° – Cas résistants (formes sévères ou persistantes > 12 mois)
- Arthrodistension (injection sous pression dans l’articulation pour étirer la capsule)
- Libération chirurgicale arthroscopique (rare, en dernier recours)

